9 projets enfin réalisables grâce au Raspberry Pi 5

J’ai testé le Raspberry Pi 5 et franchement, j’en suis super content ! Mais je me demande si je l’utilise vraiment à fond. Quels projets tirent vraiment parti de ses nouvelles capacités ? Qu’est-ce qu’on peut enfin réaliser aujourd’hui, qui était compliqué (voire impossible) avec les anciennes versions ? J’ai fait quelques recherches, et voici ma sélection !

Avec une augmentation significative des performances, le Raspberry Pi 5 peut gérer divers projets, des plus simples comme la configuration d’un ordinateur de bureau aux plus complexes comme la construction d’une plate-forme de sciences des données.

Le Raspberry Pi 5 met en avant des améliorations significatives par rapport à ses prédécesseurs, notamment au niveau du CPU, du GPU et de la vitesse de traitement globale. De plus, contrairement au Raspberry Pi 4 dont la RAM était limitée à 8 Go, le Raspberry Pi 5 est disponible dans des versions avec jusqu’à 16 Go de RAM.

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1. Avoir un véritable poste de travail

Un débat est en cours pour savoir si le Raspberry Pi peut réellement remplacer votre ordinateur de bureau. Le principal défi a toujours été les performances en raison de la différence significative de CPU et de mémoire.

La première carte Raspberry Pi (Modèle B) a été lancée en 2012. Oui, le Modèle B est arrivé en premier, suivi du Modèle A. Le Modèle B ne disposait que de 256 Mo de RAM, ce qui était à peine suffisant pour l’informatique de base.

Par la suite, nous avons eu la sortie du Raspberry Pi 4. Il semblait s’agir d’une version plus performante, dotée d’un processeur plus puissant et jusqu’à 8 Go de RAM. Malheureusement, la RAM maximale de 8 Go créait une limite à ce que vous pouviez faire avec la carte en l’utilisant comme ordinateur de bureau. Par exemple, vous ne pouviez pas utiliser Chrome avec beacuoup d’onglets ouverts.

Le Raspberry Pi 5 rompt cette barrière en proposant plus de RAM (jusqu’à 16 Go, ce qui est même plus que sur de nombreux PC basiques) et un CPU ARM Cortex-A76 64 bits à 2,4 GHz plus performant. Vous pouvez maintenant utiliser deux navigateurs (Chrome et Firefox) sans vous soucier que le système se bloque.

Vous pouvez même exécuter VScode tout en faisant des recherches sur Stack Overflow ou ChatGPT dans votre navigateur. De plus, vous pouvez même installer divers systèmes d’exploitation au lieu de vous en tenir à Raspberry Pi OS par défaut. Vous pouvez consulter notre liste des meilleurs systèmes d’exploitation pour Raspberry Pi et voir lequel conviendrait le mieux à vos besoins.

2. Tester l’ »edge AI » avec le Raspberry Pi 5

Selon Eben Upton, fondateur et PDG de Raspberry Pi Ltd, l’intelligence artificielle (IA) et les grands modèles de langage (LLM) sont l’un des cas d’utilisation prévus pour la nouvelle variante de 16 Go.

Si vous avez lu différentes ressources sur l’IA, vous avez probablement entendu le terme d’ »Edge AI ». Cela fait référence à l’exécution de modèles d’IA en local au lieu de dépendre du traitement dans le cloud. Si vous vous demandez si le Raspberry Pi 5 peut le faire, la réponse est « Absolument Oui ! ».

Avec la version 16 Go de RAM, le Raspberry Pi 5 est étonnamment capable d’exécuter des modèles d’IA, ce qui le rend parfait pour l’edge computing (informatique en périphérie). Mais que pouvez-vous exactement faire avec l’IA sur un Raspberry Pi 5 ? Eh bien, vous allez être surpris : bien plus que ce que vous pouvez imaginer.

• Vision par ordinateur intelligente (Reconnaissance faciale, d’objet et de gestes) : Disons que vous vouliez créer une caméra de surveillance dopée à l’IA. L’installation de base utilisera bien sûr OpenCV et une carte Raspberry Pi.
  
  Maintenant, pour incorporer l’IA dans votre configuration, il vous suffit de télécharger un modèle d’IA sur votre Raspberry Pi et de lui fournir la sortie de la caméra. À partir de là, vous pouvez être capable de réaliser des choses comme :
  • La détection de visage et le suivi de mouvements.
  • L’identification d’objet (par exemple, reconnaître les animaux de compagnie, les livraisons, ou même les plaques d’immatriculation).
  • Contrôle des appareils à l’aide de gestes de la main (Imaginez allumer les lumières d’un coup de main !).
    
• Créez votre propre assistant vocal (Comme Siri ou Alexa, mais privé !) : Avez-vous déjà pensé à créer un assistant vocal personnel (en anglais) comme vous le voyez dans les films ? Eh bien, les hautes performances du Raspberry Pi rendent cela tout à fait possible.
  
  Vous pouvez utiliser des frameworks de reconnaissance vocale alimentés par l’IA comme Picovoice, Whisper, et Vosk pour ajouter le contrôle vocal à votre Raspberry Pi 5. Et vos possibilités avec ces frameworksn’ont pas de limite. Vous pouvez :
  
  • Entraîner votre Raspberry Pi 5 à comprendre les commandes vocales.
  • Contrôler des objets connectés.
  • Générer des réponses vocales en temps réel.
    
• Exécuter des chatbots et des LLM (Oui, même des mini ChatGPT !) : À ce jour, je suis sûr que vous avez entendu parler ou utilisé ChatGPT.
  
  ChatGPT est un grand modèle de langage (LLM) développé par OpenAI pour comprendre le discours humain. Ces modèles sont entraînés sur de grandes quantités de données textuelles pour apprendre des motifs, la grammaire, des faits, et même un certain niveau de raisonnement. Ils nécessitent un certain niveau de calcul dont le Raspberry Pi pourrait ne pas disposer.
  
  Heureusement, il existe des modèles légers que vous pouvez confortablement télécharger et installer sur votre Raspberry Pi 5 :
  
  • ChatGLM – Un chatbot léger.
  • OpenLLaMA – Alternative open source aux modèles GPT.
  • Microsoft Phi-3 – Intelligence artificielle efficace et compacte.
    
    Vous pouvez utiliser ces modèles pour des bots de support client, des assistants de codage ou même des outils de prise de notes qui fonctionnent avec l’IA. Vous pouvez interagir avec via des scripts Python ou les connecter à Telegram pour un chatbot personnel.

3. Configurer un serveur domestique hautes performances

Si vous avez lu les nombreux articles de ce site, vous tomberez sur des articles expliquant comment utiliser le Raspberry Pi comme serveur domestique. Nous vous avons montré comment faire en utilisant des cartes comme le Raspberry Pi 3B+ et le Raspberry Pi 4, et cela a bien fonctionné.

Mais avec un Raspberry Pi 5, qui dispose d’un processeur plus rapide, d’un support PCIe et jusqu’à 16 Go de RAM, il y a tellement de choses que vous pouvez faire. Que vous souhaitiez stocker des fichiers, diffuser des médias, héberger un site web ou automatiser votre maison connectée, le Raspberry Pi 5 peut le faire mieux que n’importe quel modèle précédent.

Par exemple, si vous avez déjà utilisé un Raspberry Pi comme serveur Nextcloud, vous remarquerez des transferts de fichiers beaucoup plus rapides et des performances multi-utilisateurs plus fluides avec le Raspberry Pi 5. Je recommande tout de même d’utiliser un SSD externe via PCIe ou USB 3.0 pour le stockage à la place de la carte micro SD par défaut.

Si vous êtes intéressé par les serveurs multimédia, vous remarquerez que des applications comme Plex (en anglais) ou Jellyfin fonctionneront beaucoup mieux sur le Raspberry Pi 5 grâce à l’amélioration du traitement vidéo et à l’augmentation de la capacité RAM.

Enfin, si vous êtes intéressé par une application auto-hébergée, le Raspberry Pi 5 est parfait pour les configurations qui utilisent Docker où vous pouvez exécuter plusieurs services allant des VPN (en anglais), au bloqueur de publicités (Pi-hole), et même un serveur de jeu léger.

4. Transformez votre Pi 5 en machine ultime de rétrogaming

Le rétrogaming est un sujet très vaste dans la communauté Raspberry Pi. Étonnamment, nous avons une distribution comme RetroPie et même des kits Raspberry spécifiquement conçus pour le rétrogaming. Nous avons plusieurs articles sur ce sujet où nous avons principalement utilisé le Raspberry Pi 4.

Les performances étaient bonnes, mais pas pour tous les titres. Par exemple, faire fonctionner l’émulateur PS2 (PCSX2) sur le Raspberry Pi 4 était un casse-tête. Un autre jeu que j’ai essayé était de Sony, God of War: Chains of Olympus. Ce jeu était très lent, le rendant injouable.

Mais maintenant, avec le processeur plus rapide du Raspberry Pi 5, le GPU amélioré et jusqu’à 16 Go de RAM, vous pouvez améliorer votre expérience rétrogaming. Que vous soyez amateur de classiques d’arcade, de consoles rétro ou de vos favoris portables, le Pi 5 les gère mieux que n’importe quel modèle précédent.

Configurer le Raspberry Pi 5 en tant que machine rétrogaming est plus facile que jamais. Tout ce que vous avez à faire est d’installer des plateformes d’émulation comme RetroPie, Batocera (en anglais), ou Lakka. Une fois cela fait, chargez vos ROM préférées, et vous êtes prêt à revivre l’âge d’or du gaming.

5. Exécutez des machines virtuelles et des conteneurs comme un pro

Si il y a quelque chose que j’adore faire, c’est lancer des machines virtuelles (VM). J’utilise un Macbook mais beaucoup de mon travail tourne autour des systèmes Linux comme Debian ou Kali Linux et à tester certaines applications sur Windows. La solution rapide que j’ai toujours dans ce cas, c’est d’exécuter des machines virtuelles sur mon PC.

Cependant, bien que je travaille quotidiennement avec des VM, je n’ai jamais essayé d’en configurer une sur mon Raspberry Pi 4. La raison principale était la RAM. S’il y a une chose qui me frustre, c’est d’utiliser un système lent ou qui rame. Donc je ne m’en suis jamais soucié.

Si vous êtes comme moi, je pense qu’il est temps de changer d’avis. Avec le CPU amélioré du Raspberry Pi 5, sa RAM augmentée et son support PCIe, vous pouvez désormais vous lancer dans la virtualisation et la conteneurisation comme jamais auparavant.

Bien sûr, vous ne pouvez pas utiliser de plateforme de virtualisation comme « Virtualbox » car elle est conçue pour fonctionner sur un CPU x86 alors que le Raspberry Pi utilise un CPU ARM. Vous pouvez installer VMware ESXi (en anglais) mais le processus d’installation est assez laborieux. Quelques plateformes que je recommande vivement sont QEMU et Proxmox.

Vous pouvez utiliser ces plateformes pour lancer des machines virtuelles pour les systèmes d’exploitation basés sur ARM comme :

• Ubuntu Server
• Alpine Linux
• OpenWrt

Mais si le seul but de lancer des machines virtuelles est d’exécuter des applications spécifiques, pourquoi ne pas penser à la conteneurisation ? Vous pouvez utiliser des plateformes comme Docker et LXD (Linux Containers) pour créer des environnements isolés pour les applications, en utilisant bien moins de ressources.

Avec les conteneurs, vous pouvez :

• Déployer des serveurs web et bases de données (e.g., Nginx, MySQL).
• Exécuter des applications auto-hébergées comme Pi-hole ou Home Assistant.
• Configurer un mini laboratoire cloud pour le développement et les tests.

6. Maîtriser la science des données à bas coût

Lorsque le mathématicien britannique Clive Humby a déclaré que « data is the new oil » en 2006, il voulait dire que les données, comme le pétrole, ne sont pas utiles à l’état brut. Elles doivent être raffinées, traitées et transformées en quelque chose d’utile.

Cela a donné naissance à des domaines comme la science des données, la visualisation des données et l’apprentissage automatique. Si vous souhaitez installer une station où vous pouvez apprendre tout cela mais en respectant un budget, le Raspberry Pi 5 est la solution parfaite.

Le processeur amélioré et jusqu’à 16 Go de RAM permettent d’installer un banc de travail en science des données entièrement fonctionnel à une fraction du coût normal. Vous pouvez installer et exécuter des outils populaires en science des données, tels que :

• JupyterLab : C’est un environnement de codage interactif pour Python, l’analyse de données et la visualisation.
• Pandas et NumPy : Travaillez avec de grands ensembles de données et effectuez des calculs numériques.
• Matplotlib (en anglais) et Seaborn : Créez des visualisations de données époustouflantes.
• Scikit-learn et TensorFlow Lite : Expérimentez avec des modèles d’apprentissage automatique.

7. Transformez votre Raspberry Pi 5 en pare-feu et routeur

Avec son CPU plus rapide, le support PCIe et ses capacités réseau améliorées, le Raspberry Pi 5 peut être utilisé comme pare-feu et routeur léger pour les petits réseaux domestiques ou de bureau. Bien qu’il ne dispose que d’un port Ethernet intégré, vous pouvez combiner des adaptateurs Wi-Fi et USB-vers-Ethernet pour créer une passerelle réseau fonctionnelle.

Configurer un pare-feu (en anglais) nécessite beaucoup de configuration. Bien que la tâche puisse sembler pénible, c’est également une excellente occasion d’apprendre la sécurité réseau, la gestion du trafic et le filtrage Internet.

Vous pouvez utiliser iptables et hostapd pour configurer manuellement les règles de pare-feu et créer un point d’accès Wi-Fi, ou vous pouvez opter pour OpenWrt, qui offre une interface web facile à utiliser pour gérer les paramètres réseau. Si vous recherchez une couche de sécurité légère mais puissante, vous pouvez même tester Pi-hole, qui bloque les publicités et les traqueurs au niveau du réseau.

Bien sûr, le Raspberry Pi 5 ne remplacera pas les pare-feux de niveau entreprise, mais c’est une solution rentable et amusante pour créer une solution réseau personnalisée.

8. Maîtriser le hacking éthique en déplacement

Si vous êtes dans la cybersécurité, le Raspberry Pi peut devenir une ressource utile. Personnellement, je trouve le domaine des tests de pénétration assez intéressant et je lance Kali Linux sur mon Raspberry Pi 4 de temps en temps.

Bien que je puisse effectuer diverses tâches parfaitement, travailler avec certains outils sur Raspberry Pi 4 peut être problématique en raison de la RAM limitée. Par exemple, utiliser des outils de pénétration web comme BurpSuite ou OWASP ZAP est assez compliqué car ce sont des applications gourmandes en ressources.

Même le célèbre framework Metasploit prend du temps à se lancer et commence à ralentir lorsqu’il travaille avec des charges lourdes ou exécute plusieurs sessions. Mais avec la haute puissance de calcul qui accompagne le Raspberry Pi 5, l’avenir semble prometteur.

Selon un test effectué par ZDNET sur le craquage de mots de passe en utilisant Hashcat, le Raspberry Pi 5 était deux fois plus rapide que le Raspberry Pi 4. Cela devrait avoir quelques conséquences. Par exemple, faire fonctionner des applications comme BurpSuite, Metasploit ou même OWASP ZAP ne devrait pas être un problème sur Raspberry Pi 5.

Vous pouvez également utiliser le Raspberry Pi 5 pour configurer un laboratoire à domicile pour les tests d’intrusion. Vous pouvez le faire en installant des systèmes vulnérables sur le Raspberry Pi et en effectuant l’attaque depuis votre PC. Alternativement, vous pouvez utiliser le Raspberry Pi pour les deux. Installez Kali Linux ou Parrot OS, puis configurez des machines virtuelles pour vous entraîner.

9. Créez, modélisez et effectuez des rendus en 3D avec un Raspberry Pi 5

Vous ne pouvez pas comparer le Raspberry Pi à des stations de travail de modélisation 3D haut de gamme. Cependant, le Raspberry Pi 5 offre un moyen abordable d’explorer la conception 3D, la modélisation CAO et le rendu.

Un ordinateur monocarte à 120 € ne rivalisera pas avec une configuration professionnelle, mais avec son processeur amélioré et jusqu’à 16 Go de RAM, il peut gérer des tâches de modélisation 3D légères, la conception d’objets, et même le rendu de base beaucoup mieux que ses prédécesseurs.

Si vous avez la carte RAM de 16 Go, vous pouvez travailler avec des fichiers plus volumineux, charger plus de ressources et exécuter des logiciels de modélisation plus efficacement.

Il existe plusieurs applications de modélisation 3D disponibles pour Raspberry Pi, y compris FreeCAD, OpenSCAD, BlocksCAD, et TinkerCAD (via le navigateur web). Blender n’est pas pris en charge de manière native sur le Pi, mais avec quelques ajustements, il peut fonctionner pour des tâches basiques.

Voici 9 projets que vous pouvez essayer sur votre Raspberry Pi 5. Peut-être en avez-vous déjà réalisé certains avec un Raspberry Pi 4B ou 3B+, mais je vous encourage à les essayer avec le Raspberry Pi 5 et à constater la différence de performances.

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